Cinq jours et demi de jeûne total – premières impressions.

Premier article en guise de préface à ce blog.

Où je raconte pourquoi et comment je me mets à pratiquer le jeûne total et où le lecteur découvrira a posteriori mes premières impressions relatives à cette expérience.

Bref historique de ma pratique du jeûne.

Depuis plus de quatre ans je pratique de façon à peu près régulière, et sous une forme adaptée à l’évolution sociale et alimentaire, la diète orthodoxe, qui comporte de nombreux jeûnes partiels tout au long de l’année. J’ai constaté une amélioration de ma santé et de mon humeur, liée à mon degré d’observance. Constatation que je me garderai bien prendre pour une règle de causalité.

Après avoir consulté de nombreuses publications relatives au jeûne total (diète hydrique), j’ai décidé de le pratiquer pour la première fois lors de la dernière semaine du post (jeûne orthodoxe) de Noël cette année. Ceci en concordance avec la tradition qui veut que, lors de la première et de la dernière semaines des grands posts annuels (Noël et Pâques), le jeûne soit plus strict que le reste du temps.

Qu’est-ce que le jeûne orthodoxe, comment et pourquoi je le pratique ? Cela pourrait faire l’objet d’un article sur ce blog.

Cinq jours et demi sans rien manger.

Je décide donc de commencer mon jeûne total après le réveillon du jour de l’an, et de le terminer pour le Noël russe, le 7 janvier, ces limites le rendant compatible avec la vie sociale, en particulier avec les repas festifs.

Le jour du réveillon (végétalien, comme il se doit en période de post), cela fait plus d’un mois que je ne consomme aucun produit d’origine animale, sauf du poisson le week-end. Je n’ai donc pas à prévoir de période de préparation.

Le premier jour, je prépare un bouillon léger (quelques asperges, un morceau de poireau, de l’ail, deux champignons ‘de paris », un petit oignon et diverses épices). Que je consomme par petites quantités. Je mange aussi une partie des légumes pour absorber des « fibres ». Le goût est acceptable. Je bois diverses eaux minérales pétillantes.

Le lendemain, je consomme uniquement le bouillon. Je prépare aussi un bouillon avec deux petites pommes sauvages et quelques épices. Au cours de la journée, ma perception du goût du bouillon de légumes se modifie et je finis par le trouver proprement dégueulasse. J’arrête de le boire et consomme de plus en plus d’eau minérale.

Au matin du troisième jour, j’arrête aussi le bouillon de pommes et me mets à consommer uniquement de l’eau minérale, des infusions non sucrées et mes deux ristrettos du matin.

Le quatrième jour — surprise : mes (très bons) cafés du matin prennent un goût horrible et j’arrête aussi le café.

Noël approchant, j’avais décidé une reprise progressive et, donc, le sixième jour à midi, je commence à boire des jus de fruits largement coupés d’eau (carotte, coing, courge, abricot, pomme). Le soir je grignote aussi quelques grains de raisin et quelques sushis.

Premières impressions pendant le jeûne.

C’est dur jusqu’au bout et je n’ai eu aucune « expérience mystique ».

Tous les textes que j’ai pu lire disent que seuls les deux premiers jours sont difficiles. Ça n’a pas été le cas. Je vis avec des gens qui pratiquaient « seulement » le post « normal » et  fus soumis biquotidiennement à d’appétissantes senteurs. Ce qui peut constituer une explication partielle de mes difficultés.

Il était aussi question, dans mes lectures, d’une modification du métabolisme au bout de deux ou trois jours : le glucose sanguin est d’abord épuisé, puis le foie lyse le glycogène, ensuite on passe au catabolisme des certaines protéines et, enfin, on consomme presque uniquement ses graisses. Après l’épuisement du glucose, des corps cétoniques sont libérés dans le sang et sont sensés produire des effets plus ou moins surnaturels. Je confirme être passé en mode cétonique car on m’a plusieurs fois signalé que ma respiration sentait « l’essence » et que ça n’étais pas très sexy. En revanche, je n’ai pas rencontré de dieu (ni de déesse) et aucun ange ne m’a visité pendant mon sommeil ou alors, très discrètement.

Ils est assez facile de se renseigner sur les différentes phases d’un jeûne total. Ce nonobstant, je pourrais rédiger un article de synthèse à ce sujet, en citant des sources diverses, scientifiques de préférence.

Impressions après le jeûne.

J’observe une diminution massive de mon tour de taille (deux crans et demi de ceinture ; je n’étais pas très fier de mon début d’embonpoint, mais cela est pour moi un indicateur de réussite et non un but). Point intéressant, il s’agit surtout d’une perte de graisse intra-abdominale, généralement considérée comme bien plus nuisible que la graisse périphérique. J’observe aussi une perte de masse musculaire au niveau des membres supérieurs. En termes d’efficacité, je suis passé de 20 flexions au ressort de force avant le jeûne total à 15 après. Ce qui n’est pas négligeable mais devrait se rattraper rapidement. En ce qui concerne les membres inférieurs et l’état général je constate paradoxalement un progrès important : sur mon parcours habituel de promenade, avec l’habituel sac d’environ 12 kg, j’ai couru beaucoup plus longtemps qu’avant sans fatigue, ce y compris avec une pente bien plus forte ! Les quelques kilos évaporés ne peuvent suffire à expliquer la performance constatée. Notons que, durant l’expérience, j’avais arrêté le ressort mais continué mes promenades alternant marche et course avec dénivelé.

Très surprenant, ma salive a changé de goût — je n’avais jamais remarqué qu’elle en avait un. Elle est devenue agréable et « rafraîchissante ».

Pour Noël, j’ai mangé assez peu et j’ai dû m’excuser régulièrement de ne prendre qu’une « goutte » d’alcool pour trinquer : je sentais un « refus interne » de dépasser une dose pourtant très faible. J’ai conservé depuis une certaine réserve vis-à-vis des alcools forts, que j’apprécie pourtant. Idem pour le café : le goût est redevenu agréable, mais j’ai réduit ma consommation de plus de 50% : je n’ai plus envie d’en boire davantage. Par ailleurs, alors que je ne buvais que de l’eau pétillante, j’ai repris goût à l’eau plate.

Point moins positif : mon appétence pour le sucre est revenue en quelques jours et je pense devoir prendre des décisions drastiques pour éviter des abus très abusifs de ce poison.

Sur le plan intellectuel, je constate une baisse considérable de la fatigue : mes cours de russe sont plus efficaces tout en me demandant nettement moins d’efforts (constaté aussi par ma prof.)

La suite ?

Eh bien, ça ne s’est pas passé comme prévu mais cette première expérience m’incite à recommencer. Je pense donc pratiquer un jeûne total lors de la première et de la dernière semaine du post de Pâques. J’ai aussi décidé de lancer ce blog qui me servira de mémoire et me permettra éventuellement d’engager des échanges sur le thème du jeûne. La prochaine fois, j’envisage de présenter mon expérience sous forme de journal de bord, ce qui limitera les reconstructions mnésiques et incitera peut-être à des échanges intéressants.

À bientôt peut-être.

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Une réflexion sur « Cinq jours et demi de jeûne total – premières impressions. »

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